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Niveau connectique, c’est simple : une prise pour le transformateur, une prise USB et deux prises au format jack 6,35mm pour des pédales de sustain et d’expression. À noter que l’appareil dispose d’un bouton on/off, toujours utile. Si cela pouvait signifier que les fabricants abandonnent petit à petit la mode stupide qui consistait à dépourvoir les périphériques USB de tout moyen de les éteindre sans les débrancher, ce serait bien.

En tout cas, la première impression est positive. Je dirais qu’il ne reste donc plus qu’à la mettre en situation.

 

Allumage de Push:

 

Mon ordinateur est allumé, Live 9 lancé, je peux donc allumer le Push. Ah oui, je vois déjà les habitués de Live 8 lever un sourcil interrogateur. Allumer un périphérique USB après avoir ouvert le séquenceur ? Eh oui, comme je le disais dans le test concernant la version 9 du logiciel d’Ableton, il est désormais possible de brancher – et débrancher – à chaud tout contrôleur USB après le lancement de Live.

 

Voici donc Push allumé, et avec lui les mentions qui figuraient sur les boutons. Certaines restent invisibles toutefois. Nous découvrirons par la suite que ne s’allument que les boutons utilisables dans une situation donnée. Cela s’avère extrêmement pratique dans les faits et permet une prise en main rapide. Pour répondre à la question du mode d’emploi posée plus haut, il s’avère donc globalement superflu, pour peu que l’on ait un peu l’habitude des fonctions de Live, les commandes de Push étant suffisamment évocatrices.

Mais voyons ces fameuses commandes de plus près.

 

 
Push Ableton:

 

Ce qui frappe d'emblée, c'est la sensation de qualité qui se dégage de l'ensemble: base métallique sur laquelle s’ajuste parfaitement la carcasse en plastique épais, boutons rotatifs à la course fluide, "droits dans leurs bottes" et sans aucun jeu dans leur axe, pads qui inspirent confiance et boutons-poussoirs à la réponse franche. Le contrôleur, pourvu de cinq petits plots antidérapants, tient bien à plat sur le bureau et ne présente aucun déséquilibre.

Au centre:

 

Nous avons tout d’abord une matrice de 8x8 pads, soit 64 au total, tous sensibles à la vélocité et à l’aftertouch. Ce dernier est monophonique, Live pouvant pas traiter de message polyphonique d’aftertouch. Les 4 pads du centre sont biseautés pour faciliter le repérage au sein de l’ensemble. Une inspiration due au Novation Launchpad, qui présente la même particularité ? Quoi qu’il en soit, c’est bien utile.

 

Cette matrice est elle-même surmontée de deux séries de pads plus réduits, qui serviront, selon les modes de fonctionnement, à agir sur les pistes (armement, mute, solo, etc.) ou à sélectionner et/ou activer les plug-ins, instruments ou effets. Oui, vous avez bien lu, on peut choisir et activer directement les plug-ins à partir de Push et les affecter de la même manière à n’importe quelle piste. Il y a toutefois quelques restrictions que nous verrons plus tard. Continuons l’exploration.

 

Lesdits plugs, leurs paramètres, ainsi que toutes les informations de piste apparaissent sur le large écran LCD de 4x64 caractères, situé au-dessus des pads de sélection. À noter que cet écran nécessite d’être à la fois bien en face pour le lire sans moirage, et avec le bon angle de lecture vertical pour éviter que la dernière ligne ne soit cachée par le bord inférieur. Une série de neuf encodeurs rotatifs sans fin, non crantés et sensibles au toucher surplombe le tout.

 

À gauche:

 

Deux autres encodeurs, l’un cranté et l’autre non, se situent à gauche de la matrice de pads et commandent respectivement le tempo et le niveau de swing. Au-dessus de ces boutons rotatifs se trouvent le bouton de tap tempo et celui activant et désactivant le métronome. En-dessous des deux encodeurs on trouve les boutons « Undo » qui, comme son nom l’indique, active la fonction d’annulation de Live, « Delete » qui permet d’effacer tout ce que l’on souhaite (scène, clip, plug…), « Double » qui… double le clip sélectionné, « Quantize » qui permet à la fois de définir/activer la quantification d’enregistrement, et de quantifier un clip déjà enregistré, « Fixed Length » grâce auquel on peut prédéfinir la taille des prochains clips, « Automation », qui active l’enregistrement d’automation en mode session, « Duplicate » qui duplique sur la prochaine scène vide – quitte à en créer une – les clips actuellement en lecture. « New » permet quant à lui de préparer un nouveau clip à l’enregistrement.

 

Les deux derniers boutons de la colonne de gauche sont ceux d’enregistrement et de lecture, ce dernier faisant aussi office de bouton stop. Enfin, entre la matrice et la colonne des boutons du côté gauche se trouve un ruban tactile, qui fait office de pitch bend en mode instrumental et d’ascenseur de navigation entre les différents groupes de pads d’un Drum Rack.

 

À droite:
 

À la droite de l’écran LCD, nous avons la section qui contrôle l’affichage et les catégories de contrôle de Push. « Volume » permet de piloter le volume de toutes les pistes, « Pan & Send » le panoramique et les envois d’effets. « Track » permet de sélectionner et gérer les paramètres des pistes une par une. Grâce au bouton « Clip », on accède aux paramètres de chaque clip. « Device » et « Browse » permettent quant à eux de naviguer parmi les instruments et effets de Live, et d’accéder à leurs paramètres.

 

« Master » nous fait visualiser et modifier les paramètres du bus principal. Les deux flèches situées à côté autorisent la navigation entre les paramètres d’un plug quand ceux-ci sont trop nombreux pour être affichés en une seule fois à l’écran. Les touches « Stop », « Mute » et « Solo » gèrent l’état des différentes pistes. « Scales » permet de choisir la gamme dans laquelle un instrument particulier sera joué. On a le choix entre 25 gammes différentes, et différents modes de représentation sur la matrice de pads. Nous y reviendrons.

La touche « User » nous fait passer en mode utilisateur. Chaque potard/pad/bouton devient alors librement assignable à n’importe quel paramètre MIDI, via le menu d’affectations MIDI de live. On peut alors se mitonner des configurations intéressantes, par exemple affecter une partie des pads au contrôle des fonctions de Live pendant qu’on déclenche des notes ou des clips avec les autres. Par contre, il n’y a pas de sauvegarde des presets utilisateurs en tant que tel. Les affectations MIDI sont conservées par Live au sein de chaque set lors de son enregistrement. Une pression longue sur cette touche permet d’accéder à certains réglages de Push lui-même, tel que le profil de réaction des pads à la vélocité.

 

« Repeat » et « Accent » agissent tous deux sur le mode de reproduction des sons. Le premier active la répétition du son, selon une fréquence définie par les boutons marqués de ¼ (noire) à 1/32 T (triolet de triple croche) situés le long du côté droit de la matrice de clips, boutons également affectés au lancement de scènes. « Accent » supprime la reconnaissance de vélocité des pads de sorte que le volume sonore soit constant, quelle que soit la force avec laquelle les pads sont frappés. « Octave Down » et « Octave Up » permettent, comme l’on s’en doute, la navigation dans les octaves. « Add effect » et « Add track » sont eux aussi très explicites, et autorisent respectivement l’ajout d’effets ou de pistes. À noter que dans ce dernier cas, le choix nous est offert entre piste MIDI, piste audio et piste de retour.

 

« Note » et « Session » font basculer la configuration de la matrice de pads d'un mode qui permet le jeu instrumental à un autre qui autorise la gestion de la session avec entre autres lancement, duplication, suppression de clips et de scènes. « Select » permet de sélectionner un clip en particulier pour accéder à ses paramètres. La touche « Shift » autorise le déplacement rapide entre plusieurs groupes de clips, quand ceux-ci dépassent le nombre maximal de pads de la matrice. Mais elle active également des commandes alternatives des autres touches. Par exemple, en conjonction avec le bouton « Stop », elle éteint tous les clips actuellement en lecture.

 

Enfin, tout en bas à droite, nous avons 4 touches directionnelles, dont l’éclairage ou le non-éclairage nous informent sur les directions dans lesquelles nous pouvons faire défiler les pistes ou bien la matrice de clips, selon que l’on soit en mode « Note » ou « Session ». Exemple : en mode « Note », ces flèches permettent de circuler du contrôle d’un instrument à l’autre. Si nous contrôlons actuellement l’instrument de la piste la plus à gauche de l’écran de Live, la flèche gauche sera éteinte, nous signalant que nous avons atteint la limite gauche. Il en va de même en mode « Session ».

 

À noter, en mode « Note », que si les flèches horizontales permettent de se déplacer d’un instrument à l’autre, les flèches verticales autorisent le déplacement d’une scène à l’autre, en activant automatiquement le mode « legato » des clips. C’est-à-dire que le clip suivant est déclenché à l’endroit précis où le clip précédent est stoppé. Cette particularité autorise des alternances très rapides entre deux clips et des remixes extrêmement rapides et riches.

 

Pour finir ce tour d’horizon des pads, potards et boutons de Push, j’ajouterai deux choses. La première est que les potentiomètres rotatifs sont tous sensibles au toucher, et affichent donc des informations sur leur état dès qu’on les effleure, sans nécessiter de modifier un paramètre pour connaître ses réglages. Et en ce qui concerne les boutons-poussoirs, non seulement ne sont disponibles que les fonctions éclairées, comme précisé plus haut, mais leur éclairage s’intensifie quand elles sont sélectionnées. On sait ainsi toujours exactement ce que l’on est en train de faire, et sur quels autres paramètres on est en mesure d’agir dans une situation donnée.

Voyons maintenant comment ça se passe concrètement.

 

Haut de gamme:
 

Après une pression sur la touche « Tracks » pour afficher les pistes disponibles, je sélectionne la seconde piste MIDI, je « browse » dans les instruments de Live (on verra plus loin ce qu’il en est des VSTs tiers) pour trouver la basse de mes rêves, et je valide.

 

Comme il ne s’agit cette fois-ci plus d’un drum-rack, la configuration de la matrice change complètement et affiche une organisation des pads assez inhabituelle au premier abord, mais qui s’avèrera extrêmement pratique à l’usage. En effet, ils sont organisés par octaves, la fondamentale de la gamme apparaissant en bleu et les autres notes en blanc. Les paramètres de gamme (type, fondamentale, etc.) sont gérables via le menu « Scales ». Le mode par défaut n’affiche que les notes internes à la gamme, si l’on veut se laisser plus de liberté, il faut choisir le mode chromatique.

 

Dans ce mode, on conserve toutefois une différenciation dans l’affichage des notes : la fondamentale reste bleue et les notes de la gamme blanches, les notes extérieures à la gamme sont en noir (ou plutôt non éclairées, mais jouables ). Mais ce qui surprend le plus au début, c’est qu’une même octave est représentée plusieurs fois sur la même matrice, et quand on presse un pad, 2 ou 3 autres s’illuminent (mais sans être joués…) en vert sur le tableau, indiquant les autres emplacements où l’on aurait pu jouer la même note. C’est déroutant au début, mais on s’y fait très vite, et l’on se rend compte que cela permet de choisir entre différents modes de jeu. On peut notamment jouer toute une gamme avec uniquement 3 doigts, ce qui s’avèrera très appréciable pour ceux qui ne maîtrisent pas le clavier.

 

 

Les clips, on les crée, on les duplique, que c’est pratique:

 

Une pression sur la touche « Session » affiche mes deux clips présents (la rythmique et la basse). Je constate au passage que Push reproduit assez fidèlement sur ses pads la couleur d’origine des clips. Très bon point. 

J’aimerais maintenant avoir deux scènes successives, avec la première ne comportant que le clip de batterie. Simple : une pression sur la touche « duplicate » recopie ma scène actuelle sur la ligne du dessous, et un maintien de la touche « delete » suivi de la désignation du clip de basse dans la première scène efface celui-ci. On peut aussi effacer d’un seul coup une scène entière ou bien une piste, la touche « Undo » vous permettant de revenir sur votre décision, et « Shift » + « Undo » d’annuler l’annulation… vous suivez toujours ? Il est à noter qu'une pression courte sur la touche duplique la scène active en entier, alors qu'une pression maintenue permet de sélectionner les clips à dupliquer individuellement.

 

VST:
 

Comme le set de base de Live ne comporte que deux pistes MIDI (en plus des audio et return), il me faut donc en ajouter une. Rien de plus simple encore une fois, une pression sur la touche « Add track » et Push me propose de choisir le type de piste que je souhaite ajouter. Je choisis donc « MIDI », et aussitôt apparaît la nouvelle piste. Plein de confiance, je parcours le navigateur de Push à la recherche de mon Massive… et là, déception, l’appareil ne prend pas en compte le répertoire « Plug-Ins » de Live, dédié aux VST tiers. Il n’affiche que les plugs internes de Live, ou faisant partie des packs supplémentaires téléchargeables sur le site d’Ableton.

 

Pour afficher et piloter un VST via Push, il faudra soit le faire glisser traditionnellement sur la piste avec la souris, et définir manuellement les paramètres pilotables grâce au bouton « configure », soit inclure votre VST dans un « Instrument Rack », que vous rangerez ensuite dans votre bibliothèque utilisateur de Live. Push accédant à cette bibliothèque, vous aurez la possibilité de charger votre instrument rack personnel directement à partir de l’appareil, comme s’il s’agissait d’un plug-in natif de Live.

On le voit, la gestion des VSTs tiers n’est pas impossible, mais nécessite une petite manipulation supplémentaire dont on aurait aimé se passer. Il semblerait qu’une future mise à jour soit prévue pour améliorer ça, mais au 05/04/2013, ce n’est pas encore le cas.

 

 

Conclusion:

 

Au-delà de la simplicité de prise en main, on est forcément épaté par le nombre de manipulations sur Live pour lesquelles on peut désormais se passer de la souris, et ce de manière très élégante. Cela ne rend que plus prégnants les petits défauts que l’on peut constater, telle l’absence de bouton d’enregistrement d’arrangement ou de crossfader. On peut également regretter le côté un peu rigide des modes de jeu (step-séquenceur réservé aux drum-racks, par exemple), ainsi que la gestion incomplète des VSTs tiers qui nécessite de réutiliser la souris.

 

Mais au final, ce sont des inconvénients que l’on oublie vite, tant son utilisation est agréable. Comme je le soulignais dans le test sur Live 9, Ableton a visiblement planché ces 4 dernières années sur l’ergonomie de leur séquenceur au point de définir et concevoir eux-mêmes le contrôleur hardware qui serait le plus susceptible de correspondre à cette ergonomie. L’objectif est atteint ! Ableton a définitivement lancé une grosse boule dans le jeu de quilles des solutions hybrides hardware/software…

PUSH
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